Les légendes bretonnes : l'Ankou
ou "l'ouvrier de la mort"
C'est une figure très importante de la mythologie de Basse-Bretagne qui apparaît déjà dans des écrits du Moyen-Age.
L'Ankou se présente sous deux aspects. Soit, un homme grand et maigre, avec de longs cheveux blancs surmontés d'un chapeau de feutre. Soit, un squelette drapé d'un linceul. Il tient à la main une faux dont le tranchant est en dehors. Il se tient debout dans une charrette tirée par deux chevaux : celui qui est devant est très maigre et efflanqué, celui qui suit est gras avec le poil luisant. Il est accompagné de deux personnages à pied, dont l'un conduit le cheval par la bride et l'autre ouvre portes et barrières et charge les morts fauchés par l'Ankou dans la charrette.
La légende raconte que le dernier mort de l'année de la paroisse devenait à son tour l'Ankou pour un an.
Il ne fallait jamais entrer dans une maison neuve pour la première fois : l'Ankou était installé sur le seuil pour faucher la première personne qui entrait. Un seul moyen pour l'éloigner : il fallait lui donner la vie d'un animal domestique, chien, chat, poule, même un oeuf suffisait s'il avait été couvé.
Cette dernière histoire est racontée dans la "Légende de la Mort" d'Anatole Le Braz, publiée en 1893. Dans cet ouvrage, l'auteur a rassemblé de nombreux récits et témoignages recueillis dans les provinces d'Armor et d'Argoat sur les traditions bretonnes relatives à la mort. Dans tous ces textes on peut constater que les gens inventaient beaucoup d'histoires, où finissaient par se mêler intimement réel et imaginaire, pour se familiariser avec l'idée de l'Au-Delà.